Tout bien réfléchi : les préjugés
Chacun de nous les a supportés. Nous les trouvons toujours illégitimes dès qu’ils nous concernent, et pourtant, nous en sommes rarement avares quand il est question des autres… Qu’on en soit coupable ou victime, qu’ils soient graves ou anodins, les préjugés sont vécus par beaucoup de nos semblables.
La simplicité du jugement reste, une fois de plus, l’apanage du plus grand nombre… Bien qu’ils soient souvent sans malveillance, celui qui les subit en sort rarement indemne, surtout quand il doit en supporter la récurrence comme c’est souvent le cas.
Combien de fois, a-t-on pu avoir un avis sur quelqu’un dès les premiers regards, sur de simples apparences, de simples différences ?... Cette rigidité paraît difficilement excusable si l’on considère le nombre de fois où nous en avons, nous-mêmes, été l’objet… Décidément, le bon sens n’est pas la prérogative dominante de l’esprit humain…
Alors, serait-il possible, qu’en notre for intérieur, nous soyons plus facilement disposés à critiquer nos semblables plutôt qu’à chercher à découvrir leurs bons côtés ?... N’aurions-nous pas quelque besoin inavoué de nous sentir parfois mieux que les autres ?...
Tous ces travers qui nous sont propres sont fort regrettables, il serait de bon augure d’y prendre garde et de s’appliquer à y remédier, au moins, aussi loin que notre lucidité et notre conscience tendent à l’exiger… Combien de fois, dans l’histoire du monde, l’homme n’a eu d’autre reproche à faire à son prochain, que celui d’être un étranger, et parfois même, dans son propre pays, lui a fait grief d’être d’une autre région ?... Quelle idée saugrenue que de naître quelque part !... En outre, et à d’autres échelles beaucoup moins anecdotiques, certains préjugés peuvent devenir dangereusement toxiques, et même, de nature à représenter de graves discriminations.
Si, tout au long de son histoire, l'homme a su se montrer brillant, et parfois même génial, il peut aussi posséder, dans son inénarrable contradiction, une réelle aptitude à se montrer particulièrement irresponsable.
Comment peut-on, sans rien en connaître, rejeter celui qui vient à notre rencontre et ce, sans même lui laisser la moindre chance de se présenter ? Comment peut-on, sans la moindre empathie, stigmatiser des peuples entiers qui viennent vers nous pour fuir les enfers quotidiens que sont devenus leurs pays ?... Comme on aimerait parfois poser des questions à ces gens, si nombreux, qui s’octroient le droit d’un propos qui prône l’exclusion de cette partie de l’humanité qui « s’invite » chez nous. Sauraient-ils nous expliquer comment tous ces pays parviennent à se procurer ce matériel de destruction avec lequel ils se font tant de mal ?...
Décidément, il est plus facile de stigmatiser que de trop se poser de questions… Il est tellement plus confortable de ne pas trop s’interroger ; d’un côté, on fait l’économie de la réflexion et de l’autre, on s’évite le désagrément des réponses… Entre préjugés, intolérance et discrimination, l’écart est vraiment ténu. A l’ère de la "sur-information" et des réseaux sociaux, cet amalgame représente une réelle dangerosité. Comme il est aisé d’accéder à la haine des hommes et comme il est compliqué d’obtenir un semblant de compréhension… L’histoire nous l’a démontré. On sait comment certains phénomènes de groupes ont ouvert les portes à tous les excès et à quel point une stigmatisation peut être à même de générer une exaltation collective totalement incontrôlable… Souvenons-nous du Rwanda en 1994 : la folie des hommes est parfois sans aucune limite…
Bien sûr, il paraît utopique de vouloir changer un monde qui a toujours existé… Alors si je commençais par me changer moi-même… …j’en suis où, déjà avec mes préjugés ?...tout bien réfléchi…
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